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La passante


Chaque jour, à la même heure, je la croise. Je la regarde marcher, il m’arrive de la suivre, pour la regarder plus longtemps, pour ressentir encore mieux sa beauté, pour la respirer. Aujourd’hui, intrépide, je vais la suivre plus loin.

Elle vient d’apparaître au coin de la rue. J’attends qu’elle soit à ma hauteur. Sans connaître son nom, sans rien savoir d’elle, je l’aime et j’aime la regarder. Je ne veux pas la connaître, je ne veux rien savoir d’elle. Sans doute par peur d’une déception: de ce qu’elle serait ou de ce que je ne pourrai jamais posséder.

La voilà, elle se rapproche. Je distingue sa silhouette, fine, élancée, divine. Sans bien les apercevoir, je devine déjà les charmes essentiels de ses formes généreuses, et tous mes sens s’aiguisent à la pensée de ses courbes parfaites, de son élégante sveltesse, et une multitude de fantasmes prennent naissance en moi alors que se dessinent, plus nettement maintenant, les contours de sa silhouette si féminine. J’ai un peu  honte de moi, mais c’est si bon de penser à elle de la sorte.

Elle passe devant moi, j’attends un peu et j’en profite pour respirer son parfum: parfum si naturel, si « Femme » qu’il trouble tous mes sens: je tremble et je lui emboîte le pas.

Derrière elle, calme, j’essaie de me fondre dans son ombre, pour ne pas éclabousser et souiller sa beauté. Il n’y a qu’elle sur le trottoir, les autres ne comptent pas, elle est la seule qui mérite une si ardente attention, une si violente et anonyme passion. Je la suis, discrètement et je la déshabille du regard ; je la dénude petit à petit, remontant lentement le long de ses jambes. Je fixe avec une attention coupable et légèrement libidineuse ses cuisses que j’imagine nues; et mes mains que je souhaite, plus que tout au monde, promener sur elles, caressant ces chairs frémissantes, remontant avec douceur vers ce qu’elle m’offrirait de plus chaud et de plus accueillant. Je rougis à ces pensées honteuses, mais si savoureuses.

Je remonte, m’arrêtant encore un peu sur ces deux cuisses, puis mes yeux s’attardent ensuite sur ces deux lunes jumelles, qui, au rythme de ses pas semblent danser devant moi, m’offrant un spectacle digne des plus grands ballets. Ses fesses: émissaires de toute la féminité de ma passante, de ma passion, de celle que je souhaiterai posséder, ne serait ce qu’en rêve. Ses reins sont dissimulés par sa longue  chevelure. Cette chevelure d’un brun clair, cette toison que je désire conquérir, dans laquelle je veux plonger mes doigts, sentir sa douceur et sa force m’envahir tel qu’a pu le ressentir Jason avec celle qu’il avait conquis. Cette longue et fine chevelure, flottant au vent, et qui caresse ses deux divines fesses au rythme de ses pas, accompagnant ainsi la danse des deux soeurs. Que je voudrais être ses cheveux, pour moi aussi passer une main tremblante et attentionnée sur ses lunes, sur ces fesses qui me narguent et qu’il me plairait de punir par de tendres claques et les voir rougir comme je dois l’être en ce moment, en pensant à ce derrière que je fesserai, à ces douces fesses qui dandinent devant mon regard.

Elle s’arrête, je ne veux pas me faire remarquer alors je continue. Encore une fois je ferme les yeux et je respire à pleins poumons son parfum. Je passe rapidement devant elle, j’ouvre mes yeux et je découvre, lors d’un furtif mais très précis et complet coup d’oeil, sa poitrine et son visage. Sous son chemisier d’un blanc immaculé se précisent tous les charmes féminins de sa poitrine ronde, et je regarde, d’un oeil rapide, mais détaillant au maximum ces deux lobes parfaitement dessinés, aux contours soignés et sans le moindre défaut, ces deux poires dans lesquelles je souhaiterai croquer pour apaiser ma faim. Je la déshabille de mon regard voyeur et amoureux, je lui retire avec un doigté effrayant, méticuleusement précis et lent, cette étoffe de soie fine et si douce qui masque très peu ses attributs, mais qui jette une ombre offensante à leur beauté. Je découvrirai ensuite ce que je sais être la plus parfaite des sculptures, et je ne me lasserai plus de contempler ces collines d’un tendre rose où deux pointes de chair d’un rose plus foncé se dressent vers les cieux telles les mains des fidèles suppliant une divinité. Je souhaiterais être cette divinité pour accepter ces mains tendues, ce sacrifice fait en mon nom, pour assouvir ma colère divine et, du bout des dents, mordre dans les offrandes que les fidèles me tendent. Je la dépasse, et m’arrête plus loin, pour ne pas éveiller ses soupçons. Ce petit jeu de cache-cache m’excite à un tel point, qu’un sourire vicieux et amusé se dessine sur mon visage rougi par la gêne. Je me retourne discrètement, et contemple encore rapidement cette délicate poitrine. Je voudrais tant qu’elle sache les désirs qu’elle fait naître en moi à cet instant, qu’elle entende comme mon coeur bât pour elle alors que je découvre, de mon imagination, ses féminines et délicieuses formes, alors que j’explore d’un oeil voyeur et dévergondé ses secrets et ses intimes rondeurs et profondeurs. Tout son corps, le plus parfait et le plus féminin qu’il m’ait été donné de voir, n’a rien à envier aux plus belles esquisses de Royo, plus belle encore que sa Venus émergeant du rouge, plus divine que les nymphes qui naissent de sa main agile. Les plus belles femmes jamais dessinées, et peintes font pâles à côté de ma passante, de celle que je ne cesse de regarder, tous les jours, à la même heure.

J’envie son corps et ses courbes, plus belles que les miennes.

Je suis amoureuse d’elle. Je suis amoureuse de cette femme.

 

Tristana
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